Observez ce petit insecte, c'est un moustique, le célèbre moustique-tigre.Il est petit, toutefois ne vous laissez pas duper par sa dimension. Cet insecte originaire d'Asie est un vrai danger public.
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| Moustique tigre : va-t-il nous pourrir l'été ? |
Maladies propagées par le moustique-tigre
Il a la capacité de propager trois maladies tropicales bien identifiées, à savoir la dengue, le chikungunya et le virus Zika. Comment est-il arrivé en France ? Présente-t-il un risque pour notre santé ? Comment s'en protéger ? Avec l'été qui approche, je vous propose quelques astuces pour éviter de le rencontrer de trop près.
Un habitant de Nice refuse une invitation à souper chez des amis. Il ne se sent pas bien. Il éprouve des nausées et des douleurs au niveau des articulations.
Bref, tous les symptômes d'une bonne grippe. Les jours suivants, malgré les antalgiques, son thermomètre ne descend pas. Il affiche jusqu'à 40 degrés de température.
Ou plus mal, il se résigne à consulter un médecin. Mais celui-ci est dubitatif. Une grippe en plein mois d'août ? Il n'y croit pas.
Apparition en France : Un cas historique
Toutefois, il soupçonne une autre pathologie, bien plus inhabituelle, la dengue. Les malades la contractent lors de voyages dans certains pays tropicaux, en Asie ou aux Antilles, suite à la piqûre d'un tout petit moustique. Le moustique tigre.
Cependant, quand le docteur lui demande, avez-vous fait un voyage récent dans une région tropicale ? La réponse est... Non. Bizarre. L'individu, néanmoins, affirme avoir été piqué par des moustiques, spécifiquement des moustiques tigres.
Depuis 2004, cette espèce exotique s'est établie dans la région de la Côte d'Azur en Provence. Cependant, il est peu probable que l'homme ait attrapé la dengue. Dans l'août, le médecin fait quand même réaliser des tests à son patient.
Le résultat est sans appel. Il a bien contracté la dengue. En France métropolitaine, c'est une première.
Il n'existe aucun traitement pour soigner cette pathologie. Mais heureusement, le patient finit par guérir. Et le 10 septembre 2010, l'Agence régionale de santé de PACA annonce officiellement le premier cas de dengue non apportée en France métropolitaine.
Caractéristiques uniques et cycle de vie
C'est dingue ! Le responsable, c'est lui. Là. On l'appelle ainsi à cause des rayures qu'il porte sur ses pattes et sur son abdomen qui font un peu penser à un zèbre.
Mais alors, pourquoi on l'appelle pas le moustique zèbre ? Car Aedes albopictus, connu sous son nom véritable, présente un danger bien plus grand qu'un zèbre. Il est extrêmement agressif, à l'image d'un tigre qui possède également des rayures. Lorsqu'il détecte une proie, il ne la quitte plus.
Il partage un autre trait similaire avec lui. Il adopte une démarche discrète. On ne l’entend pas arriver, et boum ! Sans rien laisser paraître, il enfonce discrètement sa trompe dans la peau.
Cet organe a la capacité de pomper le sang de la victime. On le ressent passer. En général, la réaction cutanée se manifeste immédiatement.
Ce qui est rarement le cas avec les piqures des moustiques communs dont les effets sont ressentis un peu plus tard, au bout d'un quart d'heure en moyenne. Ce moustique est actif d'avril à novembre car dès que la température moyenne dépasse 12°C dans la journée, les oeufs peuvent éclore. Seules les femelles, qui sont responsables des piqûres, déposent entre 50 et 200 œufs tous les douze jours.
Modes de propagation du moustique-tigre
Ce saïal piqueur a une autre corde à son arc. C'est un grand voyageur. Originaire d'Asie, il a colonisé la planète en à peine 50 ans.
Et aujourd'hui, le moustique-tigre est présent presque partout dans le monde, en Amérique, en Afrique et bien sûr en Europe. Comme vous pouvez l'imaginer, il n'a pas fait des milliers de kilomètres juste avec ses petites ailes. Il a profité des moyens de transport que les humains ont involontairement mis à sa disposition.
En Europe, par exemple, il a été introduit par le biais d'un lot de pneus d'occasion ramenés en cargo des Etats-Unis, où le moustique était déjà implanté, vers l'Italie. Des pneus ? Oui, des pneus. La vie des moustiques démarre dans l'eau.
Leurs œufs se développent dans les marécages, au bord des rivières, ou dans une simple soucoupe de plantes vertes, pourvu que l'eau y soit stagnante. Les pneus, en raison de leur configuration, ont la capacité de retenir l'eau de pluie sans qu'elle ne se déverse.C'est le gîte parfait pour leurs œufs.
Durant le trajet du navire, environ 3 semaines, l'eau s'est évaporée et la plupart des œufs n'ont pas résisté, sauf ceux du moustique-tigre. A la différence de beaucoup d'autres espèces, les siens se mettent en diapose, c'est-à-dire qu'ils sont capables de stopper leur développement jusqu'à ce qu'ils retrouvent de l'eau. Après leur éclosion, les moustiques-tigres ont poursuivi leur voyage par voie routière.
Des études ont montré que son extension en Europe suivait les grands axes routiers. Le transport de marchandises et les voitures des particuliers ont donc favorisé sa dispersion.L'insecte a été détecté pour la première fois en France en 2004, dans les zones de Menton et de Nice.
Et depuis, il remonte inexorablement vers le nord. Aujourd'hui, on ressent sa présence dans 78 départements.
Risques pour la santé publique
Est-il nécessaire de s'inquiéter à l'approche des JO ? Eh bien, cela ne devrait pas nous priver de sommeil.
Effectivement, un risque d'épidémie existe dans les villes où les compétitions auront lieu. Parmi les touristes et les spectateurs provenant de régions où le moustique-tigre est très présent, certains seront probablement porteurs du virus de la dingue. Par exemple, les autorités sanitaires craignent aujourd'hui que ces touristes ne le transmettent à d'autres personnes par l'intermédiaire du moustique-tigre présent sur notre territoire.
À Marseille, où doivent se tenir des épreuves de voile, on a déjà anticipé ce cas de figure en installant des pièges à moustique-tigre sur le site olympique de la Marina.
Dingue ! Chikungunya ! Zika ! De quelle manière le moustique-tigre nous transmet-il ces affections ? Comme de nombreuses espèces de moustiques, Aedes albopictus est en partie c'est-à-dire qu'il se nourrit de sang. Il nous pique donc pour se nourrir.
XMais seule la femelle maîtrise l'art de la piqûre et elle a une bonne raison pour agir ainsi. Après la fécondation, elle conserve les œufs dans son abdomen où ils continueront à se développer jusqu'à ce qu'ils soient prêts à être pondus. Pour accomplir cette tâche, elle a besoin de protéines, des éléments nutritifs que l'on trouve dans le sang des oiseaux, celui des vaches, des grenouilles, des serpents et aussi dans notre sang.
Le problème, c'est que lorsqu'elle nous pique, la femelle moustique injecte un peu de sa salive. Celle-ci contient un anesthésiant pour que la victime ne sente pas la piqûre, un anticoagulant pour éviter que le sang ne coagule dans sa trompe et parfois des virus. Or, il se trouve que les virus de la dengue, du chikungunya et de zika se plaisent tout particulièrement dans l'organisme du moustique.
Il se multiplie dans son système digestif. L'insecte se transforme alors en un incubateur à virus. Il se propage ensuite dans les glandes salivaires du moustique qui peut nous les transmettre lorsqu'il nous pique.
Naturellement, cela nécessite d'avoir au préalable mordu une personne infectée. Toutefois, des vaccins sont à l'étude en prévision de futures épidémies qui pourraient toucher l'ensemble de la planète. Une autre piste nous vient de Nouvelle-Calédonie où un spécimen qui ressemble comme deux gouttes d'eau au moustique-tigre provoque le même genre d'épidémie.
Méthodes de lutte innovantes
Une équipe australienne a introduit dans ses œufs une bactérie qui bloque la transmission des virus de la dengue, du chikungunya ou encore de zika. Enfin, une méthode innovante de démoustication porteuse d'espoir a été testée sur l'île de la Réunion. Il s'agit de la méthode du mâle stérile, aussi connue sous l'acronyme TIS.
Le principe est de relâcher dans la nature des moustiques-tigres mâles qui ne piquent pas donc et qui ont été préalablement stérilisés.Ainsi, lorsqu'ils se reproduisent avec des femelles, aucune possibilité de reproduction n'existe. Pour que ce soit efficace, il faut relâcher dix fois plus de moustiques mâles qu'il n'en existe dans la nature pour que les femelles aient plus de chances de s'accoupler avec des individus stériles.
Sur l'île de la Réunion, l'expérience qui a été menée sur 20 hectares pendant un an a permis de réduire de 60% la présence de moustiques-tigres sur la zone.
Conseils pratiques pour se protéger
Et je ne peux pas terminer cet article sans vous donner quelques petits conseils qui vous éviteront peut-être de vous faire agresser cet été par ces satanés moustiques. Je crois que j'ai trouvé la solution.
Même pas peur ! Vous pouvez aussi utiliser un spray à la citronnelle ou des bougies qui dégagent des huiles essentielles, voire vous abriter sous une moustiquaire. Il est cependant préférable de restreindre la multiplication des moustiques.Pour cela, veillez à ne pas laisser de réservoirs d'eau stagnante comme les soucoupes de peau de fleurs.
Ils adorent ça.N'oubliez pas non plus de nettoyer régulièrement vos gouttières et caniveaux s'ils sont présents chez vous.Enfin, couvrez tous vos réservoirs d'eau avec un voile moustiquaire ou un simple tissu, les bidons d'eau, les citernes ou les bassins.
Et n'oubliez pas, même une petite quantité d'eau peut faire de votre jardin un lieu de reproduction pour les moustiques.C'est terminé pour aujourd'hui.